J’ai donné mes premières conférences de la nouvelle saison en septembre. Comme à toutes les fins d’été, ça a voulu dire une à deux semaines de grandes anxiété et fébrilité car je devais recréer mon discours et mon message pour l’ajuster à l’évolution de la situation. J’ai intitulé la nouvelle génération de conférence « Entreprendre l’avenir – C’est le temps d’agir ». C’est, de toutes mes conférences, celles où je suis le moins ingénieur et le plus prospectiviste, dans le sens pur du terme. J’y fais la démonstration de la discontinuité systémique qui est déjà amorcée, de sa cause qui est le surdéveloppement du couple cupidité/croissance, de l’origine probante de la déconstruction de la société de consommation qui passera vraisemblablement par la démondialisation. Je conclus en démontrant un changement de paradigme qui devrait se recentrer vers un cadre décisionnel global qui devrait dorénavant tourner autour d’objectifs de consolidation, d’optimisation et d’équité. L’objectif global est de démontrer que la structure des critères de compétitivité et de productivité industrielle est à la veille d’une transformation fondamentale. Elle devrait passer de critères centrés sur le prix et la croissance des marchés à des critères centrés sur l’efficience et la consolidation des offres. C’est ce que j’appelle un changement de centre de gravité des activités industrielles, ou encore, l’émergence d’une économie écohérente. Je désire, par ce billet, fournir, à ceux qui me le demandent, les références auxquelles je fais allusion pendant les conférences. Les voici donc :
Le dernier livre de Joseph Stiglitz, intitulé « Le triomphe de la cupidité », démontre jusqu'à quel point le système capitaliste est dominé par une cupidité des acteurs qui sont en train de le détruire. (En passant, nous préparons le lancement d’une nouvelle activité d’analyse prospective et un résumé de lecture de ce livre sera débattu lors du premier événement. Je vous ferai savoir le moment de la soirée de discussion.)
Un des derniers livres de Paul Jorion, intitulé « Le capitalisme à l’agonie », est une perle de vulgarisation sur la nature des transformations du système économique qui sont en train d’advenir.
L’article de Frédéric Lordon, paru dans Le Monde diplomatique d’août, et intitulé « La démondialisation et ses ennemis », statue sur l’état de l’idéologie de la mondialisation et se conclu par une description de la mondialisation. Il est à l’origine de ma prise de conscience selon laquelle c’est par la démondialisation que le capitalisme se déconstruira pour être remplacé par un système économique durable parce que ne dépendant plus sur de la croissance. NOTE: Il ne m'est pas possible de vous donner accès à l'article. Par conséquent, je vous propose le blog de Frederic Lordon qui traite du même sujet.
Le rapport du Boston Consulting Group sur la démondialisation de l’industrie américaine qui est déjà amorcée et qui devrait s’accélérer constamment d’ici à 2015 et mener à un retour en force du « Made un USA ».
La fable des abeilles de Bernard Mandeville, qui est selon mes recherches l’origine de la décision consciente d’utiliser la cupidité comme un facteur de croissance économique qui caractérise le système capitaliste. C’est cette stratégie qui nous a, selon moi, mené aussi près du gouffre que nous le sommes aujourd’hui.
Voilà, ce sont les références pour ce début d'automne, mais je sais déjà qu’elles vont rapidement se multiplier car les signaux indiquent que la société planétaire est entrée en processus rapide de décristallisation. Tout me laisse croire que le processus global et planétaire de métamorphose de la société humaine vers une configuration ajustée aux réalités de la biosphère et aux besoins de l’humanité est déjà commencé. Nous débutons vraisemblablement une période de turbulences globales qui ne feront qu'augmenter pour, je dirais, les 5 prochaines années. Mais, soyez patient, et soyez optimiste car c'est justement cette douloureuse métamorphose qui pourra nous permette de retrouver un équilibre planétaire qui est si fondamental pour assurer à nos enfants une possibilité de qualité de vie acceptable, sinon favorable.
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